Le Démarrage à froid : un danger sous-estimé pour votre moteur

Bien qu’ayant prouvé leur fiabilité au cours des années, nos moteurs TFSI ont tous une faiblesse : le démarrage à froid.

Il faut savoir que la phase de démarrage à froid est le moment le plus critique pour tout type de moteur et nous allons voir pourquoi à travers ce petit article.

Comme toujours, vos conseils et remarques sont les bienvenues !

Pourquoi le démarrage à froid est-il un problème en soit ?

Lorsqu’un moteur est à l’arrêt depuis plusieurs heures, voire toute une nuit, il subit trois phénomènes nuisibles lors de son redémarrage :

  1. une lubrfication non optimale
  2. une viscosité de l’huile non adaptée
  3. une mauvaise combustion
  4. la pression d’huile permet de piloter différents actionneurs

1. Une lubrification non optimale

Le moteur contient de nombreuses pièces mobiles en frottement constant : arbres à cames, bielles, pistons, paliers, coussinets, etc..

Pour fonctionner sans friction excessive, ces composants doivent être correctement lubrifiés par l’huile moteur.

Lorsque le moteur est à l’arrêt depuis longtemps, l’huile redescend en partie dans le carter, laissant certaines surfaces mécaniques insuffisamment lubrifiées.

Lors du premier tour de vilebrequin, ces pièces sont soumises à un frottement élevé, provoquant une usure prématurée.


2. Une viscosité de l’huile altérée par la température

Le froid modifie les propriétés de l’huile moteur. Plus la température est basse, plus l’huile devient visqueuse, ce qui ralentit sa circulation.

Une huile trop épaisse met plus de temps à atteindre les composants nécessitant une lubrification urgente.

Ces composant sont multiples ! On pourra évoquer, par exemple :

  • les arbres à cames
  • le lobe de l’arbre à came qui actionne la pompe haute pressionet bien entendu, tous les autres éléments mobiles : bielles, pistons etc

3. Une mauvaise combustion et une usure accrue

Lorsque le moteur est froid, le mélange air-carburant n’est pas optimisé, ce qui entraîne une combustion incomplète.

Cela peut provoquer un enrichissement excessif du carburant, augmentant la formation de dépôts et d’acidité dans l’huile, facteurs nuisibles à la durabilité du moteur.

Dans le cas présent, ce phénomène est aggravé pour les véhicules au bio éthanol et pour lesquels on constate une phase de démarrage à froid mal optimisée.

On pourra ici rappeler le cas de certains SETUPS avec injecteurs RS4 + FLAPS DELETE, pour lesquels il faut parfois 5 coups de clé pour démarrer.

Le brouillard de carburant pulvérisé dans la chambre passe directement dans l’huile.

Si on y prête pas attention, on peut alors se retrouver avec une huile ne faisant plus son travail, et pire que cela, une huile qui va ruiner le moteur, tout simplement.


4. La pression d’hule étant nulle

Ici, c’est une conséquence directe du démarrage à froid, la pression d’huile est nulle.

Sur nos moteurs TFSI, on retrouve différents actionneurs, capteurs et autres tendeurs qui dépendent de la pression d’huile.

Avant de démarrer le moteur, la pression d’huile est totalement nulle, il faut alors un laps de temps pour qu’un tendeur par exemple, puisse parvenir à la pression d’huile dont il a besoin pour faire son travail.

On pourra également extrapoler cette partie  : lorsqu’on a fait quelques travaux sur un moteur, comme le remplacement de la crépine ou encore le remplacement d’un tendeur hydraulique, la pression d’huile est nulle, et le circuit d’huile est parfois complètement desamorcé

Et j’en reviens donc à notre tendeur, totalement innopérant pendant un petit laps de temps, et c’est pour cette raison qu’on peut entendre ce petit claquement sur les moteurs EA113 et que la glissière du tendeur s’use.

Comment réduire l’usure due au démarrage à froid ?

Bien que ce phénomène soit inévitable, certaines bonnes pratiques permettent de minimiser son impact sur la durée de vie du moteur :

  • Utiliser une huile moteur adaptée : Optez pour une huile offrant une bonne viscosité à froid (exemple : 5W30, 5W40 ou 0W40 en hiver) afin d’améliorer la circulation dès le démarrage ( ceci, bien entendu, en respectant les préco de votre préparateur )
  • Éviter les régimes élevés à froid : Laissez le moteur tourner au ralenti quelques instants pour que l’huile circule correctement avant d’accélérer. Puis lorsque vous roulez, attendez que l’huile soit au moins à 70c pour commencer à rouler fort.
  • Garer son véhicule dans un endroit tempéré : Un garage ou un abri peut limiter l’exposition au froid extrême.
  • Eviter les petits trajets : Si votre moteur ne fait que de petits trajets, l’huile n’a pas le temps d’atteindre la température de fonctionnement optimale pour laquelle elle a été développée. Sans cela, si du carburant est passé dans l’huile, il ne pourra pas être « évacué »
  • Eviter les longues périodes sans démarrage : en période hivernale, pensez à démarrez votre moteur une fois par semaine pour éviter un désamorçage du circuit ou encore d’avoir des arbres à cames totalement secs etc

Conclusion

Le démarrage à froid est un facteur majeur d’usure prématurée des moteurs thermiques. S’il vous plait, pour ceux qui roulent au bio, faites attention à la contamination de votre huile. Si vous avez régulièrement des soucis de démarrage à froid, contrôlez que votre huile n’est pas poluée par du bio éthanol.

Adopter des bonnes pratiques et choisir des produits de qualité permet de prolonger la durée de vie de votre moteur et d’optimiser ses performances sur le long terme. Pour les moteurs préparés, il est vivement recommandé de quitter au plus vite le système longue life et de vidanger tous les 10 000kms par exemple avec une huile de bonne qualité ( CASTROL, LQUIMOLY, MOTUL par exemple)

Un petit effort d’entretien peut éviter des réparations coûteuses !

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